Près du tiers des bénéficiaires du RSA ont un emploi

La direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail publie les résultats d’une étude consacrée à « La situation sur le marché du travail et l’accès à l’emploi des bénéficiaires du RSA et de L’ASS ». Ce travail s’appuie notamment sur l’enquête menée par la Drees, à la fin de 2012, auprès de 8.450 personnes bénéficiant d’un minimum social. Il apporte un certain nombre d’enseignements intéressants.

Deux profils bien distincts

L’étude commence par rappeler le profil des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), versée aux demandeurs d’emploi en fin de droits assurantiels : plus féminin et plus jeune pour le RSA, plus masculin et plus âgé pour l’ASS. Elle se penche aussi sur leur parcours professionnel. Par construction, la grande majorité des bénéficiaires de l’ASS a connu un parcours professionnel marqué par l’emploi régulier. Ce n’est pas le cas pour les bénéficiaires du RSA socle, qui ont connu un parcours plus chaotique, voire n’ont jamais accédé à un emploi régulier. Ainsi, 23% des bénéficiaires du RSA socle ont connu de longues périodes d’activité ou n’ont jamais travaillé, contre seulement 3% des bénéficiaires de l’ASS.
La situation constatée sur le parcours antérieur s’inverse lorsque l’on considère la situation actuelle des intéressés au regard de l’emploi. Ainsi, près d’un tiers (31%) des allocataires du RSA socle à la fin de 2011 avaient un emploi à cette date et percevaient donc à la fois l’allocation et un revenu d’activité. Cette proportion tombe en revanche à 14% pour les titulaires de l’ASS.

Une majorité d’emplois précaires

Dans le cas du RSA comme dans celui de l’ASS, les emplois occupés revêtent le plus souvent un caractère précaire : majorité de temps partiel (le plus souvent subi), fréquence des CDI nettement moindre que pour les autres salariés, part importante de l’emploi dans des associations (un emploi sur dix)…
La situation de ces bénéficiaires de minima sociaux n’est toutefois pas totalement figée. Parmi ceux qui étaient sans emploi à la fin de 2011, 14% des allocataires de l’ASS et 12% des bénéficiaires du RSA en occupaient un à la fin de 2012. A l’inverse, parmi les bénéficiaires de ces minima en emploi à la fin de 2011, 23% de ceux de l’ASS et 17% de ceux du RSA ne l’étaient plus à la fin de 2012. Au total, 34% des personnes qui bénéficiaient du RSA à la fin de 2011 et 23% de celles qui percevaient l’ASS exercaient un emploi à la fin de 2012 (certaines d’entre elles perdant, de ce fait, le bénéfice de l’allocation compte tenu de l’élévation de leurs revenus).
Enfin – et contrairement à une idée reçue – les deux tiers des allocataires de ces minima sociaux recherchent un emploi. Les principaux obstacles évoqués dans cette recherche sont liés aux transports, à l’état de santé et au manque de formation.

Jean-Noël Escudié / PCA

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