Rennes. La Feuille d’érable : l’utopie devenue réalité

En trente ans, l’association est devenue une entreprise d’insertion moderne et écologique. Elle collecte papiers et cartons dans les rues rennaises.

Les Rennais connaissent les camions de la Feuille d’érable. Régulièrement, ils collectent les cartons dans le centre-ville. Ce qui est peut-être moins connu, c’est que cette association est un modèle dans son genre.

Non seulement, elle est un acteur majeur du recyclage du carton et du papier, mais elle oeuvre aussi dans le domaine de l’insertion sociale. Autre particularité : une gouvernance et un management participatifs chers à l’actuel directeur, Éric Challan-Belval. « Tout le monde est associé aux décisions. Nous tenons aussi à ce que les personnes qui sont en réinsertion chez nous disposent d’un vrai contrat de travail de droit commun. Ils sont des salariés comme les autres avec les mêmes droits et les mêmes obligations. »

45 salariés

C’est une entreprise « humaniste » selon les termes d’Éric Challon-Belval. « Aujourd’hui, une entreprise qui ne s’adapte pas à la nouvelle génération, elle crève. »

Il faut avouer que la Feuille d’Érable, créée en 1983, a toujours su s’adapter et évoluer. « Au début, c’était un projet porté par une trentaine de militants associatifs se réunissant dans la librairie associative LÉrable, précise le directeur. Pour collecter le papier et le recycler. » Une vision écolo et développement durable avant l’heure. « Très vite, les fondateurs ont compris qu’ils ne pouvaient pas tout faire eux-mêmes dans cette filière. Qu’il fallait se professionnaliser et créer une véritable entreprise viable. » Sans perdre leur âme.

Et tant qu’à faire, en profiter pour remettre sur les rails de l’emploi des jeunes qui se trouvent sur la touche. « Aujourd’hui, nous comptons 45 salariés, dont 24 en contrat d’insertion pour une durée maximale de vingt-quatre mois. » Son chiffre d’affaires : 2 millions d’euros. Environ 600 entreprises et collectivités comme clients et 4 200 tonnes de cartons et papiers collectés par an. « Nous avons ouvert un établissement secondaire à Lorient et une autre structure à Montpellier. »

Des locaux rénovés

Quant aux locaux rennais de l’association, qui commençaient à dater, ils viennent de faire l’objet d’importants travaux d’amélioration et de rénovation. Ils ont été inaugurés hier. Un budget d’environ 730 000 € y a été consacré. « Travailler dans un bâtiment tout neuf et agréable est aussi important pour tous les salariés. » Qui a dit que réinsertion rimait avec ringard ?

Samuel NOHRA.

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