Alemploi, un constructeur d’insertion

Le BTP confirme son premier rang dans  l’activité de la structure d’insertion alsacienne Alemploi : en 2013, il  a représenté 60 % des 254 entreprises utilisatrices et des 121 retours à l’emploi du public suivi par Alemploi. La tendance est similaire en 2014, année marquée par la nouvelle loi sur l’économie sociale et solidaire, dont Alemploi est un pionnier.

L’histoire explique en partie le poids de la construction dans ce bilan.  Société coopérative d’intérêt collectif collectif (SCIC) dont la FFB Alsace et la FRTP sont actionnaires, Alemploi a débuté son activité par le BTP dans les années 1990, avec les Geiq  BTP (groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification) du Bas-Rhin puis du Haut-Rhin. Elle s’est ensuite ouverte à l’industrie et aux services.

De plus, les clauses d’insertion sociale des marchés publics se prêtent bien à la prise en charge du public-cible d’Alemploi : des jeunes sans qualification qu’il s’agit d’abord de remettre sur le chemin de l’emploi, d’abord par une POE (préparation opérationnelle à l’emploi) souvent axée sur le savoir-être,  puis par une  formation en alternance de 6 à 24 mois selon les besoins. « Ces clauses ont représenté 130 000 heures cumulées l’an dernier, elles ont occupé un tiers de notre activité. Le chantier de la LGV-Est a constitué un booster, de même que la systématisation de la clause dans les marchés de la Communauté urbaine de Strasbourg et d’autres donneurs d’ordre publics de l’agglomération  », relève Thomas Loch, directeur d’Alemploi.

Premières actions en emplois d’avenir

Actif de longue date dans le gros œuvre comme en témoignent ses formations collectives aux métiers de maçons coffreurs et bancheurs pour plusieurs PME du nord de l’Alsace, Alemploi entend étendre son champ au second œuvre. La structure a recruté un chargé de développement pour ce secteur. « Les besoins sont forts en isolation thermique par l’extérieur, en électricité et en travaux de finitions », constate Franck Favre, président d’Alemploi et dirigeant de l’entreprise régionale de construction  Olry-Arkedia.

Les contrats emploi d’avenir viennent s’ajouter à la palette des interventions d’Alemploi. La coopérative suit 25  personnes dans ce cadre depuis septembre. Sept d’entre elles  ont été recrutées pour un an par Eurovia comme ouvriers VRD et canalisateurs sur le chantier d’extension de la ligne D du tramway à  Strasbourg, après six semaines de formation et deux semaines de stage dans l’entreprise. « Le profil du public des  emplois d’avenir rejoint celui de nos bénéficiaires habituels. Pour eux aussi, nous devons construire des parcours sur-mesure de retour à l’emploi », constate Thomas Loch.

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