L’alternance pour renouer les liens

Cette semaine, la rédaction d’Emploipro vous propose un numéro spécial sur l’alternance en entreprise. Il s’agit de vous expliquer, par le menu, comment intégrer ce type de cursus. Ils n’offrent (quasiment) que des avantages : un diplôme de qualité, une expérience professionnelle et des coûts de scolarité nulle. En plus, l’étudiant est rémunéré…

La France est une société de défiance. Les économistes Cahuc et Algan l’ont parfaitement démontré dans leur ouvrage. C’est vrai à tous les niveaux de la société, et particulièrement dans l’acte de recruter. On ne compte plus les strates d’entretiens que les employeurs jugent indispensables pour embaucher quelqu’un. C’est pourquoi, contre mauvaise fortune, il faut faire bon cœur. Et privilégier les cursus en alternance. Que ce soit en apprentissage ou en contrat de professionnalisation, ce système cumule des avantages. Il permet, par exemple, de se rencontrer. Puis de s’évaluer, de s’estimer et de mesurer tout l’intérêt de faire un bout de chemin ensemble. Les Allemands l’ont bien compris. Eux qui ont fait de l’apprentissage l’une des grandes voies pour s’insérer professionnellement.

3 fois moins de chômeurs

Regardons maintenant leurs résultats. Selon Eurostat, le chômage des jeunes Allemands avoisinait en 2012 les 8 %. La même année, on déplorait 24,7 % de chômage chez les moins de 25 ans en France.

Il y a plusieurs explications à ce phénomène, mais l’apprentissage y joue un grand rôle. À économie et taille comparable, le tenant de l’alternance compte 3 fois moins de chômeurs chez ses jeunes que le tenant de la formation initiale classique. En outre, comme le souligne Vincent Chriqui, directeur général du Centre d’analyse stratégique qui vient de publier un rapport comparé France-Allemagne sur le sujet, les jeunes Allemands subissent moins les crises. « Au cours des années 1990-2000, précise-t-il, le taux de chômage des jeunes Allemands est, en outre, resté dans un rapport de 1 à 1,5 par rapport à celui des adultes. En France, le taux de chômage des jeunes a été jusqu’à 3 fois plus élevé que celui des adultes. »

Mais qu’on ne s’y trompe pas. L’alternance ne résoudra pas tous les maux de la société française. Il peut cependant permettre une bonne insertion tout en autorisant les jeunes (et leur famille) à se former gratuitement, en étant rémunéré tout en acquérant une expérience professionnelle. Que demander de plus ?

Il faut donc souscrire à cette alternance quand on est employeur et s’y précipiter quand on est étudiant. Et c’est encore plus vrai lorsque le niveau d’études augmente.

 

Gwenole Guiomard

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