Une étude publiée par la Dares le 15 novembre révèle que la mise en place du contrat unique d’insertion (CUI) commence à favoriser la formation et l’encadrement des personnes sorties d’un contrat aidé en 2011, sans pour autant que ces mesures aient des répercussions visibles sur leur accès à l’emploi.
Moins de la moitié des personnes ayant bénéficié d’un contrat aidé estiment que leur situation s’est améliorée grâce à l’un de ces dispositifs. Selon une étude publiée le 15 novembre par la Dares, les résultats en termes d’insertion professionnelle sont néanmoins variables selon que l’on se place dans le secteur privé ou public. Parmi 268 807 salariés sortis en 2011 d’un contrat aidé du secteur non marchand (CUI-CAE, CAE et CAV), seuls 40,2 % sont en emploi six mois après leur sortie du dispositif. Au contraire, dans le secteur marchand, où les contrats aidés (CUI-CIE, CIE et CI-RMA) n’ont concerné que 70 114 salariés, 70,2 % ont un emploi après six mois.
Des bénéficiaires plus éloignés de l’emploi dans le secteur public
Les résultats de l’insertion suite à un contrat aidé sont presque stables depuis 2008 malgré la mise en œuvre du CUI en 2009. Les meilleurs taux de retour à l’emploi du secteur marchand tiendraient au fait que les bénéficiaires y sont en moyenne moins éloignés de l’emploi, et que la logique de recours à ces dispositifs y serait différente. La différence perdure si l’on compare le taux de retour dans un emploi durable (CDI, CDD de plus de six mois, titularisation de fonctionnaire, etc.) six mois après la sortie d’un contrat aidé. Il s’élève à 60,9 % dans le secteur privé et à 26,6 % dans le public et les associations. L’équilibre s’inverse pour les personnes suivant une formation six mois après leur contrat, qui représentent un pourcentage de 1,4 % dans le secteur marchand et 4,1 % dans le non-marchand. Le chômage atteint en outre 26,1 % des bénéficiaires du privé et 52,1 % de ceux du public.
Les sorties précoces concernent 24,1 % des sorties dans le secteur marchand et 14,9 % dans le secteur non marchand. Mais, dans le premier cas, seuls 46,2 % des bénéficiaires concernés sont en emploi après six mois, contre 45,9 % dans le second. Aller au bout de son contrat permet souvent d’être embauché dans les entreprises privées, ainsi 72 % des embauches dans une telle entreprise correspondent au maintien du salarié après son contrat aidé. Au contraire, dans le secteur non marchand, une rupture anticipée est souvent liée à une meilleure opportunité d’emploi.
Plus de formation et d’accompagnement
33 % des sortants de contrats aidés du secteur marchand déclarent avoir suivi une formation, contre 28 % en 2010. 80 % des formations ont duré plus de huit heures et 29 % plus de 35 heures. Les formations suivies par les sortants de CUI ont le plus souvent consisté en une acquisition de nouvelles compétences (45 %) ou en une adaptation au poste de travail (43 %), en particulier dans le secteur marchand (58 % des CUI-CIE).
Malgré l’obligation de désignation d’un tuteur par l’employeur durant le CUI, seuls 24 % des sortants de contrats aidés du secteur marchand et 42 % dans le non marchand, déclarent avoir bénéficié d’un tutorat. La loi instituant le CUI a aussi imposé la désignation d’un référent externe par le prescripteur. Seulement 14 % des sortants de CUI-CIE et 29 % des sortants de CUI-CAE en 2011 déclarent avoir été suivis par une personne extérieure à l’entreprise. Les personnes les plus éloignées de l’emploi avant leur entrée en contrat aidé (allocataire du RSA, travailleurs handicapés, jeunes) bénéficient plus souvent d’un accompagnement extérieur. Mais les personnes qui en ont bénéficié ont moins de chance d’occuper un emploi six mois après la fin de leur contrat.